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Arno Klarsfeld : "Si l’État ne réagit pas, les Juifs quitteront la France"
L’avocat appelle le président de la République à prendre personnellement la tête de cette lutte, mettant en garde contre les conséquences historiques et politiques d’une inaction prolongée.


Invité ce mercredi soir sur i24NEWS, Arno Klarsfeld a livré une analyse de l’état de l’antisémitisme en France et en Europe, tout en appelant les autorités politiques à assumer pleinement leur responsabilité face à ce fléau persistant. Pour lui, si l’antisémitisme n’est pas un phénomène de masse, il reste suffisamment virulent dans certains segments de la société pour alarmer.
Selon Klarsfeld, l’antisémitisme en France est porté par une minorité active, qu’il identifie comme étant constituée d’éléments de l’extrême gauche, d’islamistes et de leurs soutiens, tout en soulignant que « la vaste majorité des Français voit dans les Juifs une présence positive ». Il a salué le soutien apporté par le Rassemblement national à Israël pendant la guerre à Gaza, assurant que ce parti comprend les défis auxquels l’État hébreu est confronté dans un environnement hostile — un soutien rare parmi les formations politiques.
L’avocat a mis en garde contre les conséquences d’une persistance de propos et d’actes antisémites, citant des agressions verbales à l’aéroport et des attaques contre des enfants dans les écoles. « Si l’antisémitisme violent… continue à perdurer sans que l’État ne fasse rien, les Juifs vont quitter la France », a-t-il averti, rappelant des périodes historiques où presque aucun Juif ne vivait en France.
Pour Arno Klarsfeld, « c’est au président de la République de prendre la tête de cette lutte contre l’antisémitisme », en particulier à l’approche de la journée de commémoration de la Shoah du 27 janvier. Il a critiqué l’absence de réponse claire du chef de l’État à une proposition de participation à une manifestation nationale contre la haine.
L’intervenant a également relativisé le caractère « existentiel » de l’antisémitisme en Europe, le plaçant derrière les menaces géopolitiques — notamment l’Iran — et les fractures sociales internes. Il s’est montré préoccupé par le manque d’unité intérieure en Israël, estimant que la division nationale affaiblit la capacité à faire face aux risques majeurs.
En conclusion, Arno Klarsfeld a appelé à une réaction politique forte en France pour que le pays ne devienne pas, comme dans certaines périodes de son histoire, un terrain de persécution pour ses citoyens juifs. Son message : la vigilance contre la haine antijuive doit être une priorité nationale qui dépasse les clivages politiques.