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Financement européen : une ONG accusée de dérives antisémites malgré les alertes
Malgré des alertes documentées depuis plusieurs années, Bruxelles continue de soutenir l’organisation Sabeel, pointant de graves failles dans les mécanismes de contrôle des financements européens.


Selon Vincent Chebat, analyste pour l’ONG NGO Monitor, l’organisation chrétienne Sabeel, financée par l’Union européenne, n’aurait jamais dû bénéficier de fonds publics européens au regard de sa rhétorique et de ses prises de position. L’alerte est partie d’un travail de vérification des subventions accordées par la Commission européenne en 2024, qui a conduit à identifier cette ONG comme bénéficiaire de financements destinés à la promotion de la paix et de la solution à deux États.
Or, Sabeel est suivie de longue date par NGO Monitor, qui documente depuis plus de vingt ans ses déclarations, projets et sources de financement. Depuis le début de la guerre à Gaza en 2023, l’organisation a multiplié, selon Chebat, des propos qualifiés d’« absolument honteux », assimilant notamment la souffrance palestinienne à celle du Christ et reprenant des motifs relevant d’un antisémitisme classique, comme l’accusation de « peuple déicide ».
Pour Vincent Chebat, le problème est structurel : l’Union européenne finance des ONG sur la base de projets présentés sous des termes consensuels — paix, droits de l’homme, droit international — sans procéder à une vérification approfondie de leur discours public, de leurs publications ou de leur activité sur les réseaux sociaux. « Sabeel n’est pas un partenaire de paix », insiste-t-il, estimant que ses messages sont inaudibles et inacceptables pour toute la société israélienne, juive ou non.
Malgré des signalements répétés à la Commission européenne et à plusieurs députés, Bruxelles a conclu à l’absence de violation contractuelle. Une décision que NGO Monitor juge incompréhensible, d’autant que les éléments incriminés étaient accessibles et publiés en anglais. Pour Chebat, ce cas illustre un grave défaut de contrôle des fonds publics européens et une « perte totale d’argent », appelant à une révision urgente des mécanismes d’attribution et de suivi des subventions.