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Judée-Samarie : Emmanuel Navon relativise les critiques occidentales et dénonce une posture idéologique
Pour le professeur de relations internationales, les condamnations européennes visant les projets israéliens en Judée-Samarie ne constituent en rien une rupture diplomatique.


Les protestations récurrentes de pays d’Europe occidentale contre les projets israéliens de construction en Judée-Samarie ne constituent en rien une nouveauté, estime Emmanuel Navon, professeur de relations internationales sur i24NEWS. Selon lui, ces critiques s’inscrivent dans une continuité vieille de plus de cinquante ans, depuis la guerre de juin 1967, au cours de laquelle Israël a pris le contrôle de territoires situés au-delà de la ligne verte.
« Il n’y a absolument rien de nouveau », souligne Emmanuel Navon, rappelant que les pays européens se sont toujours opposés à toute construction israélienne en Judée-Samarie. Le désaccord, explique-t-il, est avant tout juridique et politique. Du point de vue d’Israël et de nombreux experts en droit international, ce territoire n’est pas « occupé », mais « contesté », ce qui autoriserait légalement des constructions et fonderait des droits à la fois historiques et juridiques.
L’analyste note également que les États-Unis ne se sont pas associés aux récentes condamnations européennes, illustrant un fossé persistant entre Washington et les capitales européennes sur cette question. Un autre point de discorde concerne le lien établi par l’Europe entre les implantations israéliennes et la poursuite du conflit, une relation de cause à effet que Jérusalem conteste de longue date.
Si le fond du débat reste inchangé, Emmanuel Navon reconnaît que le contexte géopolitique a évolué après deux années de guerre, marquées par un éloignement d’une partie de l’Occident vis-à-vis d’Israël. Pour autant, il juge illusoire l’idée qu’une politique israélienne plus prudente en Judée-Samarie pourrait apaiser des acteurs comme la Turquie ou le Qatar.
Selon lui, ces pays invoquent le droit international de manière sélective, tout en soutenant, par idéologie, des mouvements comme les Frères musulmans. « Ce n’est pas la politique d’Israël qui détermine leur attitude », conclut-il, mais une opposition de principe, largement déconnectée des normes qu’ils prétendent défendre.