- i24NEWS
- Vu sur i24NEWS
- Suisse : la CICAD alerte sur un sentiment d’isolement et la montée de l’antisémitisme
Suisse : la CICAD alerte sur un sentiment d’isolement et la montée de l’antisémitisme
Une campagne transpartisane vise désormais à pousser les exécutifs à nommer clairement cette menace.


Invité sur i24NEWS après l’attentat de Bondi Beach en Australie, Johanne Gurfinkiel, secrétaire de la CICAD (Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation), a dressé un constat préoccupant de la situation en Suisse. Si la question de la sécurité est centrale, elle souligne surtout un sentiment d’isolement et d’angoisse croissante au sein de la communauté juive.
Selon lui, aucune société ne peut garantir une sécurité totale. Mais la réponse ne peut être uniquement policière. « Le nœud du problème », explique-t-il, réside avant tout dans l’absence de sursaut politique clair, au niveau régional comme national et fédéral. Ce manque de prise de conscience accentue le malaise ressenti par les Juifs de Suisse, en particulier en Suisse romande.
Le dernier rapport de la CICAD, publié au début du second semestre 2025, met en lumière deux évolutions majeures. D’une part, la banalisation du recours à la violence dans certains milieux de gauche radicale ou d’extrême gauche, une violence qui glisse de plus en plus vers l’antisémitisme et parfois vers l’apologie du terrorisme. Johanne Gurfinkiel insiste : il ne s’agit pas d’un engagement pro-palestinien, mais d’une dynamique profondément anti-israélienne, débouchant sur un antisionisme virulent qui sert de vecteur à l’antisémitisme.
D’autre part, les actes antisémites gagnent en intensité et en violence. La Suisse n’est pas épargnée : agression au couteau d’un Juif orthodoxe à Zurich, tentative d’attentat à Bâle lors de l’Eurovision, présence de groupes radicaux ou islamistes, dont certains interdits ailleurs en Europe.
La CICAD déplore également la faiblesse de la parole politique. Elle cite comme exemple le communiqué des autorités genevoises après l’attentat de Sydney, qui ne mentionnait ni le caractère antisémite de l’attaque ni les victimes juives. Face à ce silence, l’organisation a lancé une initiative transpartisane rassemblant déjà 60 à 70 élus de tous bords, afin d’exiger que l’antisémitisme soit nommé clairement, et non dilué dans des condamnations générales de toutes les discriminations.