Choquée par le retrait de quatre pays de l'Eurovision, Dana International dénonce la politique israélienne
"Ceux qui veulent Ben Gvir et Smotrich, une droite extrême et une guerre sans fin, doivent comprendre que c'est le prix à payer. C'est une voie qui mène à l'isolement"


Au lendemain de la décision de l'Union européenne de radiodiffusion de maintenir la participation d'Israël à l'Eurovision, malgré le retrait de quatre pays en signe de protestation, la chanteuse Dana International, lauréate du concours en 1998, a publié jeudi soir un message virulent sur les réseaux sociaux.
"Je suis sous le choc de la décision des Pays-Bas, de l'Espagne, de l'Irlande et de la Slovénie de se retirer de l'Eurovision en raison du maintien de la participation israélienne", a-t-elle écrit. "Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment se fait-il que même à l'Eurovision, ce concours européen qui nous a toujours accueillis chaleureusement, l'attitude envers nous ait changé ?"
L'artiste a souligné le rôle crucial du concours pour l'image d'Israël : "L'Eurovision est devenu l'une des rares scènes permettant à Israël de montrer un autre visage que celui des informations guerrières. Nous savons aussi faire de la pop, de la musique. Nous ne sommes pas seulement doués pour les conflits."
Dana International s'est ensuite interrogée sur les raisons de cette évolution : "Comment avons-nous perdu la bataille de la communication ? Comment sommes-nous devenus l'une des nations les plus détestées au monde ? Il est trop facile d'expliquer cela uniquement par l'antisémitisme, car l'attitude envers Israël a été différente au fil des années."
Elle a rappelé des périodes plus favorables : "Après la guerre des Six Jours, nous étions perçus comme un pays courageux et admiré. Durant le processus d'Oslo, le monde soutenait cette nation aspirant à la paix. Et maintenant ? Le monde ne voit plus l'Israël libéral, celui de la high-tech, de Tel-Aviv, ville balnéaire accueillante pour tous."
La chanteuse, qui affirme collaborer régulièrement avec le ministère des Affaires étrangères pour promouvoir l'image d'Israël à l'international, a pointé du doigt la responsabilité politique : "Ceux qui veulent Ben Gvir et Smotrich, une droite extrême et une guerre sans fin, doivent comprendre que c'est le prix à payer. C'est une voie qui mène à l'isolement : un peuple qui demeure seul."
Elle a conclu par un appel : "Ceux qui veulent qu'Israël redevienne aimé dans le monde doivent se faire entendre. Commençons dès cette année à l'Eurovision. Envoyons un artiste avec les qualités d'une star européenne, une chanson pop joyeuse, colorée et optimiste. Donnons-nous enfin une raison de faire la fête."