L'acteur français Michel Blanc, figure du Splendid, est décédé à l'âge de 72 ans
Révélé dans les années 1970 au café-théâtre avec la troupe du Splendid, qu'il avait rencontrée au lycée Pasteur de Neuilly, Michel Blanc se spécialise dès ses débuts dans les rôles de losers
Le Splendid en deuil. Michel Blanc, l'inoubliable Jean-Claude Dusse des Bronzés, est mort. Le comédien, qui excellait dans la comédie comme le drame, et avait été récompensé aux César pour L'Exercice de l'État en 2012, avait 72 ans. L'acteur est mort des suites d'un malaise cardiaque survenu le 3 octobre, a confirmé son attaché de presse à BFMTV ce vendredi.
Révélé dans les années 1970 au café-théâtre avec la troupe du Splendid, qu'il avait rencontrée au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, Michel Blanc se spécialise dès ses débuts dans les rôles de losers sympathiques et collants dans des comédies comme Viens chez moi, j'habite chez une copine (1981) ou Ma femme s'appelle reviens (1981). L'inénarrable Jean-Claude Dusse, dragueur lourdingue des Bronzés et des Bronzés font du ski, en est le plus célèbre avatar. "Jean-Claude Dusse, c’est le type très maladroit, un peu désespéré, qui se dit: 'Je ne peux pas plaire à une fille, mais on va quand même essayer.' C’est en découvrant les films de Woody Allen que j’en ai eu l’idée", avait-il raconté au Monde en 2018.
Rapidement lassé par ce rôle du loser sympathique qui commence à trop lui coller à la peau, Michel Blanc le joue une dernière fois dans Marche à l'ombre (1984), sa première réalisation. Un film qu'il envisage comme un pied de nez aux comédies de l'époque, qu'il juge trop bourgeoises.
Il se réinvente une première fois dans Tenue de soirée (1986) de Bernard Blier, comédie dramatique où il incarne un homme découvrant son homosexualité. Un rôle qui lui vaut un prix d'interprétation à Cannes. Sous la houlette de Patrice Leconte, le réalisateur des Bronzés, Michel Blanc démontre ensuite l'étendue de son talent dramatique dans Monsieur Hire, adaptation d'un roman de Simenon où il incarne un tailleur misanthrope et taciturne.
On le retrouve également devant la caméra de Peter Greenaway (Prospero's Books) en 1991 puis de Robert Altman (Prêt-à-porter) et de Roberto Benigni (Le Monstre) en 1994. Il n'hésite pas non plus à faire de furtives apparitions dans des comédies comme Les Fugitifs (1986) ou Les Secrets professionnels du docteur Apfelglück (1991).
Après le succès colossal de Marche à l'ombre, devenu culte avec ses répliques hilarantes, il met dix ans à revenir derrière la caméra. Un sosie menant la vie dure à son ami Gérard Jugnot l'inspire pour son deuxième film, Grosse fatigue, comédie noire et absurde où il joue son propre rôle aux côtés d'une Carole Bouquet déjantée.
Michel Blanc surprend en élargissant sa palette une nouvelle fois. André Téchiné le fait tourner à deux reprises, et notamment dans Les Témoins (2007), fresque sur les années sida où Michel Blanc est bouleversant de justesse en médecin homosexuel. Il étonne une nouvelle fois ses pairs en 2011 avec le thriller politique L'Exercice de l'État. Il reçoit le César du meilleur acteur dans un second rôle pour sa prestation.