László Nemes, réalisateur du "Fils de Saul", tacle Jonathan Glazer pour son discours anti-israélien aux Oscars
A Los Angeles le dimanche 10 mars, Jonathan Glazer avait dit "détester le fait que la judéité et la shoah soient détournées par une occupation qui a conduit à un conflit pour tant d'innocents"
Dans une lettre publiée par The Guardian, László Nemes László Nemes, réalisateur du film "Le fils de Saul" (Son of Saul), affirme avoir peu aimé le discours anti-israélien prononcé par son collègue Jonathan Glazer, auteur de "The Zone of Interest", lors de la cérémonie des Oscars où il a reçu la statuette du meilleur film étranger.
A Los Angeles le dimanche 10 mars, Jonathan Glazer avait dit "détester le fait que la judéité et la shoah soient détournées par une occupation qui a conduit à un conflit pour tant d'innocents". Il avait poursuivi : "Qu'il s'agisse des victimes du 7 octobre en Israël ou de l'attaque en cours à Gaza, toutes les victimes de cette déshumanisation, comment résistons-nous ?"
Grand prix au Festival de Cannes 2015 et lauréat de l'Oscar du meilleur film étranger en 2016 pour son film sur un prisonnier juif forcé de travailler dans les chambres à gaz d’Auschwitz, László Nemes s'est, dans sa lettre ouverte, dit consterné par les propos du cinéaste anglais. “La Zone d’Intérêt est un film important”, admet Nemes. Mais son réalisateur “aurait dû garder le silence plutôt que de révéler qu’il n’a aucune compréhension de l’Histoire et des forces qui détruisent la civilisation, aussi bien avant ou qu’après la Shoah”.
“S’il avait le sens des responsabilités qui incombe au réalisateur d’un film comme le sien, il n’aurait pas eu recours à des arguments diffusés par la propagande visant à éradiquer toute présence juive sur Terre”, tacle Nemes dans la lettre. Selon lui, Glazer ne fait qu’attiser le sentiment antisémite, ce qui est "particulièrement troublant à une époque où nous atteignons les niveaux de haine anti-juive d’avant l’Holocauste – mais cette fois, d’une manière branchée et progressiste".