La Banque d'Israël éreinte le projet de loi sur la conscription : "Inefficace et préjudiciable pour l'économie"
L'institution met en garde contre le maintien du fardeau économique pesant sur l'État et les citoyens en raison du recours massif aux réservistes


Dans un rapport au vitriol publié jeudi, la Banque d'Israël a sévèrement critiqué le projet de loi sur la conscription des orthodoxes, le qualifiant de "lacunaire" et avertissant qu'il "portera préjudice au marché du travail". L'institution financière estime que le texte risque de ne pas engendrer de changement significatif dans le volume des enrôlements.
Selon la banque centrale, le projet de loi dans sa forme actuelle "ne permettra pas un enrôlement des orthodoxes répondant aux besoins sécuritaires, tout en réduisant le coût économique". L'institution met en garde contre le maintien du fardeau économique pesant sur l'État et les citoyens en raison du recours massif aux réservistes.
La Banque d'Israël appelle à une réécriture substantielle de la législation "de manière à répondre aux besoins de l'armée, en établissant des incitations positives et négatives véritablement efficaces". Le document insiste sur le fait que les sanctions économiques prévues dans le texte actuel ne seront pas suffisamment dissuasives.
Dans sa prise de position, l'institution souligne que la question de la conscription revêt une dimension macroéconomique majeure, au-delà des considérations strictement militaires. Selon ses calculs, l'intégration de 20 000 conscrits orthodoxes supplémentaires dans l'armée régulière permettrait de réduire progressivement le coût économique annuel d'au moins 0,4% du PIB, soit environ 9 milliards de shekels.
Cette économie substantielle s'expliquerait notamment par une moindre sollicitation des réservistes, dont la mobilisation prolongée pèse lourdement sur l'activité économique du pays. La banque centrale plaide ainsi pour une réforme ambitieuse qui concilierait impératifs sécuritaires et efficacité économique.