Famille juive empoisonnée : une nourrice condamnée à deux ans et demi de prison ferme
Elle a été relaxée de la circonstance aggravante d'antisémitisme


Le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné ce jeudi une nourrice à deux ans et demi de prison ferme pour avoir empoisonné, en janvier 2024, les parents d’enfants juifs dont elle avait la garde. La juridiction a toutefois écarté la circonstance aggravante d’antisémitisme, estimant que celle-ci n’était pas suffisamment caractérisée au regard des éléments du dossier.
Les faits remontent au début de l’année 2024. La prévenue, employée comme nourrice, avait administré une substance toxique aux parents des enfants qu’elle gardait, provoquant une vive inquiétude et une prise en charge médicale des victimes. L’affaire avait suscité une forte émotion, en particulier au sein de la communauté juive, en raison du profil des victimes et du contexte général de recrudescence des actes antisémites.
Dans son jugement, le tribunal a insisté sur la gravité des faits, indépendamment de leurs conséquences physiques. Le président a souligné que la condamnation reposait avant tout sur les modalités de l’acte commis, qualifié de "trahison majeure de la confiance" accordée par les parents à la nourrice, à qui ils avaient confié leurs enfants.
Si la peine prononcée reflète la sévérité avec laquelle la justice a apprécié les faits, la juridiction n’a pas retenu le caractère antisémite de l’infraction. Les magistrats ont estimé que les éléments apportés au dossier ne permettaient pas d’établir de manière certaine que l’acte avait été motivé par la religion des victimes.
Cette décision judiciaire, mêlant condamnation ferme et relaxe partielle, illustre la distinction opérée par le tribunal entre la gravité pénale de l’empoisonnement et la qualification juridique des motivations de l’auteur. Elle intervient dans un climat de vigilance accrue autour des actes visant des familles juives en France.