Vague d'indignation après un tweet aux relents antisémites de Thomas Portes visant Jean-Noël Barrot
Le député LFI a qualifié le chef de la diplomatie de "ministre de la Knesset" après que celui-ci se soit opposé au boycott d'Israël à l'Eurovision


Un tweet du député LFI Thomas Portes a déclenché une vive polémique ce week-end, après qu’il a qualifié Jean-Noël Barrot de "ministre de la Knesset". Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères venait alors de réaffirmer que la France ne participerait pas au boycott d’Israël lors de l’Eurovision, contrairement à l’Irlande, aux Pays-Bas, à la Slovénie et à l’Espagne, qui ont décidé de se retirer en invoquant la guerre à Gaza.
Le Quai d’Orsay avait été clair : "jamais la France ne s’engagera dans la voie du boycott d’un peuple, de ses artistes ou de ses intellectuels". Une position qui a aussitôt déclenché une salve de critiques au sein de La France insoumise. Rima Hassan a accusé Jean-Noël Barrot de "mensonges" destinés à masquer, selon elle, une "complicité" avec le gouvernement israélien. L’eurodéputée a affirmé que le ministre œuvrait d’abord "au service des intérêts israéliens" et non de ceux de la France. Une autre élue LFI, Gabrielle Cathala, a rappelé que la Russie avait été exclue de l’Eurovision après l’invasion de l’Ukraine, estimant que le précédent devait s’appliquer.
https://x.com/i/web/status/1996872249027318220
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Sur les réseaux sociaux, les réactions ne se sont pas fait attendre. De nombreux internautes ont dénoncé une attaque "grave", certains accusant Thomas Portes d’alimenter des "clichés antisémites" en laissant entendre qu’un ministre français servirait un gouvernement étranger. D’autres ont tourné en dérision la posture de l’élu, l’un d’eux le qualifiant ironiquement de "porte-parole du Hamas".
Ce nouvel épisode intervient dans un contexte déjà très tendu autour de la participation d’Israël à l’Eurovision. En 2023, des milliers de manifestants s’étaient rassemblés à Malmö pour demander l’exclusion du pays à la suite de l’attaque du Hamas du 7 octobre et des opérations militaires israéliennes à Gaza. Depuis, Israël est la cible d’une campagne mondiale de boycott menée au nom du soutien au peuple palestinien.
En France, le débat est particulièrement sensible. Bien que le boycott économique d’entreprises liées à Israël soit désormais légal depuis une décision de mars 2024, il reste extrêmement controversé. Cet été, Rima Hassan avait d’ailleurs dénoncé une quinzaine de grandes marques, parmi lesquelles Carrefour, Axa ou BNP Paribas, les accusant de participer à un "génocide" à Gaza. Une rhétorique qui continue d’alimenter la fracture politique autour du conflit.