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"La dévastation de Gaza est un 'génocide', des comptes doivent être rendus", affirme Pedro Sánchez à Mahmoud Abbas
Le Premier ministre espagnol a décrit 2025 comme « une année terrible pour le peuple palestinien »


Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a de nouveau durci le ton mercredi en recevant à Madrid le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Lors de leur rencontre au palais de La Moncloa, le chef du gouvernement a affirmé que les responsables de la dévastation à Gaza devaient être « tenus pour responsables », estimant qu’aucune paix durable ne pouvait être envisagée sans justice.
S’exprimant à l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Sánchez a insisté sur la dimension symbolique de cette rencontre et rappelé que la dignité humaine était un principe « non négociable ». Il a décrit 2025 comme « une année terrible pour le peuple palestinien », soulignant que neuf logements sur dix à Gaza sont aujourd’hui inhabitables et que « des milliers de vies et de familles ont été brisées ».
Malgré l’annonce d’un cessez-le-feu, le Premier ministre a affirmé que la population civile continue de souffrir. « Même aujourd’hui, après la déclaration de cessez-le-feu, les Palestiniens de Gaza subissent encore des attaques. Nous avons besoin d’une paix réelle. Les responsables de ce génocide doivent rendre des comptes », a-t-il déclaré, sans nommer explicitement Israël mais en s’inscrivant dans une critique récurrente de la politique israélienne à Gaza.
Pedro Sánchez est devenu l’un des dirigeants européens les plus virulents à l’égard d’Israël. Ses prises de position avaient déjà provoqué des tensions diplomatiques, notamment en novembre 2023 lorsque son ambassadrice à Tel Aviv avait été convoquée après ses accusations de violations du droit international. En avril dernier, il dénonçait encore une réponse israélienne « disproportionnée » susceptible de « déstabiliser le Moyen-Orient et, par ricochet, le monde entier ».
Lors de son entretien avec Abbas, Sánchez a réaffirmé l’engagement de l’Espagne en faveur d’une solution à deux États. Il a défini trois priorités : maintenir la question palestinienne au centre de l’agenda international, soutenir l’Autorité palestinienne dans la mise en place de structures de gouvernance, et travailler avec les partenaires européens, arabes et internationaux pour instaurer les conditions de sécurité nécessaires à une fin durable des violences.
« L’Espagne et la Palestine marcheront toujours main dans la main », a conclu le Premier ministre, exprimant l’espoir que cette visite contribue à renforcer les liens bilatéraux et à avancer vers des solutions conformes au droit international.
En mai 2024, l’Espagne, la Norvège et l’Irlande avaient officiellement reconnu l’État de Palestine, un geste diplomatique salué par Ramallah.