- i24NEWS
- International
- Europe
- Des Polonaises en grève contre l'interdiction quasi totale de l'IVG
Des Polonaises en grève contre l'interdiction quasi totale de l'IVG
Quelque deux mille personnes se sont réunies devant le siège du parti conservateur au pouvoir
![i24NEWS - AFP](https://cdn.i24news.tv/upload/image/1352b9caa849f9325c12157cf9dfc47bc0e3c73e.png?width=36&height=36)
![Des Polonaises participent à une manifestation pour protester contre une proposition de loi interdisant l'IVG à Varsovie, le 3 octobre 2016](https://cdn.i24news.tv/upload/image/afp-2e02a10d9e43ce6bd51d1f2a1a47fb4329bd4768.jpg?width=1000)
Des milliers de Polonaises vêtues de noir ont participé lundi à des manifestations au mot d'ordre de "grève des femmes", contre une proposition de loi bannissant pratiquement l'avortement dans ce pays à la législation déjà parmi les plus restrictives en Europe.
L'action, propagée sur des réseaux sociaux, appelle les femmes à s'absenter du travail et à participer à des rassemblements à travers le pays.
Quelque deux mille personnes se sont réunies devant le siège du parti conservateur au pouvoir Droit et Justice (PiS), pour former une chaîne humaine baptisée "mur de la fureur".
C'était pour protester bruyamment contre la proposition de loi "inhumaine" envoyée la semaine dernière à une commission parlementaire par le vote d'une forte majorité des députés.
Les manifestantes, vêtues de noir, certaines aux lèvres maquillées de cette couleur, ont scandé "Cette loi viole nos droits", "On ne se laissera pas faire", "Cruauté", ou "Les femmes feront tomber ce gouvernement".
Proposition d'initiative citoyenne déposée par le comité "Stop Avortement", le texte prévoit l'interdiction de l'IVG à une exception extrême près - lorsque la vie de la femme enceinte est en danger immédiat.
Il prévoit également une peine de prison pouvant atteindre cinq ans tant pour les médecins et autres personnes participant à l'IVG, que pour les patientes elles-mêmes, mais autorise le juge à renoncer à punir ces dernières.
"Je suis ici pour que ma fille ait la liberté de choix en Pologne, que personne ne m'impose comment je dois vivre, ce que je dois faire avec mon corps et avec celui de mes enfants. Dans mon entreprise toutes les femmes sont autorisées à prendre congé aujourd'hui et beaucoup d’entre elles l'ont fait", a déclaré Marta Kozlowska, secrétaire de 37 ans.
"Personne n'a le droit de décider ce que je doit faire avec mon utérus", lance Katarzyna Goluch, une lycéenne de 17 ans. Si un jour je suis violée, et si la loi est en vigueur, je serai obligé de poursuivre la grossesse. La même chose, en cas de malformation du foetus. Il faut dire enfin non!".
Des manifestations similaires se déroulaient dans plusieurs villes polonaises et étaient censées s'amplifier dans l'après-midi, notamment à Varsovie.
A l'initiative du groupe Socialistes et démocrates, le Parlement européen doit se pencher mercredi sur la situation des femmes en Pologne.