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Autriche : un médecin licencié après avoir déclaré que "seul Auschwitz pourrait aider" un patient obèse
L’Agence de la santé de Basse-Autriche a condamné des propos "en totale contradiction avec nos valeurs fondamentales" et constituant "une violation grave des devoirs professionnels"


Un chef de service de l’hôpital régional de Horn, en Basse-Autriche, a été renvoyé après avoir tenu des propos jugés inacceptables envers un patient obèse. Lors d’une réunion interne, ce médecin aurait déclaré que "seul Auschwitz pourrait aider" ce patient, une allusion directe au camp d’extermination nazi qui a provoqué un choc immédiat au sein du personnel.
L’affaire a éclaté à la suite d’une lettre anonyme envoyée à un média local, MeinBezirk, dans laquelle des employés dénoncent non seulement cette phrase, mais aussi un climat de peur instauré par le praticien. Les signataires évoquent des éclats de voix, des comportements agressifs envers les soignants comme envers les malades, et décrivent une atmosphère si délétère que certaines infirmières refusaient désormais de l’accompagner en tournée.
L’Agence de la santé de Basse-Autriche (LGA), qui gère les hôpitaux publics du Land, a réagi dès la médiatisation de l’affaire. Le médecin a été suspendu vendredi, puis licencié "à la première date possible" après enquête interne. Dans un communiqué, l’agence a condamné des propos "en totale contradiction avec nos valeurs fondamentales" et constituant "une violation grave des devoirs professionnels".
Le scandale touche de plein fouet un établissement considéré comme une structure phare dans cette région rurale du Waldviertel. Horn est l’un des deux seuls hôpitaux qui doivent rester pleinement opérationnels dans le cadre d’un vaste plan de restructuration. Il y a deux semaines encore, les autorités régionales validaient un investissement de 90 millions d’euros pour sa rénovation, le plus important depuis des décennies.
L’incident intervient alors que l’hôpital avait déjà été secoué en 2023 par une autre polémique : un chef de service avait lancé à un patient nonagénaire qu’il allait "de toute façon mourir". Cette affaire avait provoqué un débat national sur le ton employé par certains médecins seniors, avant que le praticien ne prenne sa retraite.
Si aucune procédure pénale n’a pour l’instant été évoquée, la référence à Auschwitz a été largement dénoncée pour sa banalisation implicite des crimes nazis. L’Autriche applique pourtant l’une des législations les plus strictes d’Europe contre la minimisation ou la glorification du national-socialisme. Pour beaucoup, cet épisode illustre les risques de voir un langage extrémiste s’infiltrer jusque dans le cadre hospitalier.