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Cisjordanie : Benjamin Netanyahou s'est engagé à légaliser les implantations "sauvages"
Il existe une centaine d'avant-postes illégaux en Cisjordanie
Le futur Premier ministre Benjamin Netanyahou a accepté de légaliser les avant-postes illégaux en Cisjordanie dans les 60 prochains jours, dans le cadre d'un accord conclu juste avant minuit mercredi avec le Parti sioniste religieux.
Il a également accepté de mettre en œuvre un plan visant à transférer l'autorité sur la vie civile israélienne dans la zone C de la Cisjordanie sous contrôle de Tsahal, de l'administration civile aux ministères israéliens concernés. Cette décision de transférer le pouvoir de l'administration civile aux ministères concernés pour ce qui est des affaires des implantations peut être considérée comme une forme d'annexion de facto, car elle donne au gouvernement un contrôle direct sur le territoire situé au-delà des frontières souveraines du pays.
Un plan initial pour un tel transfert de pouvoir avait été défini dans le premier accord conclu entre le parti Likoud de Netanyahou et le parti Sionisme religieux, mais pas avec une telle clarté. La parti de Betsalel Smotrich a publié les termes de l'accord juste avant que Benjamin Netanyahou n'appelle le président Isaac Herzog pour l'informer qu'il avait réussi à former un gouvernement.
Sur la base du document qui a été publié, la décision du cabinet de légaliser les avant-postes sera prise dans les 60 jours suivant la prestation de serment du gouvernement. La décision du cabinet ne constituera pas l'étape finale de la légalisation, mais elle permettra au processus bureaucratique de commencer et empêchera la démolition de ces communautés. Cela ouvre également les portes au raccordement de ces implantations "sauvages" à leau et l'électricité.
Une telle décision placera d'emblée le nouveau gouvernement Netanyahou dans une position délicate par rapport à l'administration Biden et à l'Union européenne, qui ne manqueront pas d'exprimer sa désapprobation face à cette initiative unilatérale. Lors de la réunion mensuelle du Conseil de sécurité des Nations unies sur le conflit israélo-palestinien en début de semaine, la France a appelé Israël à ne pas légaliser les avant-postes. L'administration Biden s'est également prononcée à plusieurs reprises contre l'autorisation de ces implantations.
L'accord du Likoud avec le Sionisme religieux mentionné que Netanyahou a accepté que la loi sur le désengagement de 2005 puisse être modifiée, afin de permettre l'autorisation d'une yeshiva sur le site de l'ancienne implantation de Homesh.
Homesh était l'une des quatre implantations du nord de la Samarie qu'Israël a évacuées en 2005, dans le cadre de son exécution du plan de désengagement, qui l'a amené à se retirer de Gaza. Dans un mouvement de protestation, l'ancienne yeshiva de la communauté a été remise en place dans des tentes installées sur l'empalement de l'ancienne implantation. Alors que Tsahal l'a démolie à plusieurs reprises au fil des ans, elle a été à chaque fois reconstruite, même si en vertu de la loi sur le désengagement, les civils israéliens ne sont pas autorisés sur le site.
Tandis qu'il existe une centaine d'avant-postes (implantations de Cisjordanie non autorisées par le gouvernement), on ne sait pas encore si toutes seront légalisées.