Le chef spirituel du parti orthodoxe Degel HaTorah donne son feu vert pour la loi sur la conscription
Une clause cruciale accompagne cette décision : avant le vote final, le projet de loi devra être soumis aux grands rabbins, qui trancheront définitivement sur la position à adopter
Le rabbin Dov Landau, figure centrale de Degel HaTorah, a donné son accord ce matin pour que les députés de son parti fassent progresser le texte sur la conscription en commission parlementaire. Toutefois, une clause cruciale accompagne cette décision : avant le vote final à la Knesset, le projet de loi devra être soumis aux grands rabbins d'Israël, qui trancheront définitivement sur la position à adopter.
Cette conditionnalité représente un risque majeur pour Benjamin Netanyahou, qui jusqu'à présent bloquait l'avancement du texte en commission. Le Premier ministre se trouve pris entre deux feux : d'un côté, ses alliés orthodoxes qui exigent des exemptions de service militaire pour les étudiants de yeshiva ; de l'autre, une pression croissante pour élargir la conscription dans un contexte sécuritaire tendu.
Netanyahou évalue actuellement la situation politique et la perspective d'élections anticipées. Dans un tel scénario, faire avancer une loi sur la conscription perdrait tout intérêt stratégique pour lui.
Dans un communiqué, le parti Degel HaTorah a demandé aux fidèles et étudiants en Torah de "continuer à étudier dans les salles des yeshivas et des collels". Le parti s'est déclaré "convaincu que grâce à l'étude intensive de la Torah et au respect de l'avis des grands sages, nous mériterons d'amplifier et glorifier la Torah, qui constitue la plus grande protection pour tout le peuple d'Israël".
Cette déclaration intervient alors que seul le texte définitif de la loi déterminera si les autorités rabbiniques donneront leur approbation finale, une incertitude qui fragilise la position du Premier ministre sur ce dossier explosif des exemptions militaires.
Benny Gantz, président du parti Bleu et Blanc, a vivement réagi : "Vous n'avez pas le feu vert. Peu importe ce que vous vous racontez, vous n'avez pas le feu vert pour continuer à abandonner nos soldats et la sécurité d'Israël." Il a ajouté : "Vous n'avez pas le feu vert pour permettre une désertion massive au nom de la survie politique. Ces jours-là sont révolus !"