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Iran : une troisième journée de manifestations massives révèle un régime "dépassé", selon Emmanuel Razavi
Le journaliste dresse le portrait d’un régime islamique profondément fragilisé, qu’il juge « totalement dépassé » sur le plan intérieur.


Pour le journaliste et analyste Emmanuel Razavi, les manifestations qui secouent l’Iran depuis plus de quarante-huit heures marquent une nouvelle étape dans l’affaiblissement du régime islamique. Intervenant sur i24NEWS, il décrit une contestation d’ampleur dans les grandes villes, portée par la flambée du coût de la vie et par l’effondrement continu de la monnaie iranienne.
« Le constat est clair : le régime est totalement dépassé », affirme-t-il, évoquant un pouvoir instable par nature et profondément fracturé. Au-delà des clivages traditionnels entre réformateurs et conservateurs, Emmanuel Razavi estime que les autorités sont aujourd’hui débordées sur le plan intérieur par une crise qu’elles ne parviennent plus à contenir.
Il souligne la dissonance manifeste au sommet de l’État. Alors que le président Masoud Pezeshkian a récemment appelé le ministre de l’Intérieur à écouter les revendications des manifestants, des tirs policiers ont été signalés dans plusieurs villes. Une contradiction qui, selon l’analyste, illustre un régime incapable de parler d’une seule voix.
L’état du pays apparaît, à ses yeux, alarmant. Emmanuel Razavi évoque un Iran « failli », confronté à des pénuries structurelles : absence d’eau potable sur une grande partie du territoire, rationnement de l’électricité dans de nombreuses métropoles et appauvrissement massif de la population, dont près des deux tiers vivraient sous le seuil de pauvreté. « C’est une réalité chaotique », résume-t-il.
Sur le plan extérieur, l’analyste anticipe une réaction classique du régime : une répression accrue accompagnée de la désignation d’ennemis extérieurs. Israël, les États-Unis et l’Europe sont, selon lui, les principales cibles de ce discours, destiné à détourner la colère intérieure et à tenter de ressouder une base de soutien fragilisée.
Mais Emmanuel Razavi va plus loin. S’appuyant sur ses sources internes, il affirme que la défiance gagne désormais jusqu’au cœur de l’appareil d’État. « Même à l’intérieur de l’administration iranienne, presque plus personne ne croit à la survie du régime », estime-t-il, évoquant une crise profonde dont l’issue pourrait, à terme, remettre en cause la pérennité même de la République islamique.