Vol du Louvre : échanges secrets entre le "représentant des voleurs" et une société israélienne de sécurité
"Des jeux d'ego en France nous ont empêchés de progresser et le contact a été rompu", affirme CGI Group


Un mois après le spectaculaire cambriolage du Louvre, évalué à plus de 100 millions de dollars, une entreprise israélienne impliquée dans l'enquête a révélé samedi soir ses échanges avec une personne se présentant comme le représentant des auteurs du vol. La société CGI Group affirme avoir été contactée par un individu prétendant détenir le diadème de perles et diamants de l'impératrice Eugénie.
Les échanges se sont déroulés sur le Darknet, ce réseau internet parallèle accessible uniquement via des logiciels spécifiques. Bien que certains extraits aient déjà été publiés dans les médias, le diffuseur public israélien Kan a dévoilé pour la première fois une photo envoyée par le prétendu intermédiaire des cambrioleurs.
À première vue, l'image pourrait sembler générée par intelligence artificielle. Pourtant, Zvika Neve, directeur général de CGI Group, et les experts de l'entreprise sont convaincus qu'il s'agit d'un document authentique prouvant que leur interlocuteur détient effectivement la couronne.
Le contact a débuté par un courriel adressé à CGI Group : "Vous êtes bien CGI Group ? . Nous avons l'un des bijoux manquants du Louvre. Une preuve réelle. Intéressés ?"
L'individu a réclamé 8 millions d'euros en cryptomonnaie Monero pour la couronne de l'impératrice Eugénie. En guise de preuve, il a transmis une photographie horodatée du diadème. "C'était la première fois qu'une preuve tangible existait", explique Neve. Le mystérieux interlocuteur a proposé un échange en Slovaquie, menaçant de se tourner vers "des contacts en Asie et à Dubaï" si les négociations échouaient.
CGI Group a insisté sur sa position : "Nous ne rachetons pas d'objets volés. Nous soutenons une restitution légale et supervisée." L'entreprise a transmis les informations aux autorités françaises compétentes, mais selon Neve, "des jeux d'ego en France nous ont empêchés de progresser et le contact a été rompu".
La société israélienne affirme avoir rapidement identifié que "plusieurs employés du musée ont transmis des informations à des personnes extérieures". Disposant de preuves numériques forensiques, CGI Group a signalé un suspect aux autorités françaises. Cet employé a effectivement été arrêté par la suite.
À ce jour, seule une couronne tombée lors de la fuite des cambrioleurs a été retrouvée et restaurée. Plusieurs suspects ont été interpellés, dont quatre ont été inculpés. Le Louvre, pour sa part, nie avoir fait appel à l'entreprise israélienne, qui a en réalité été mandatée par une autre société liée au musée.