- i24NEWS
- International
- Amérique
- Canada : un site publie la liste des écoles et synagogues fréquentées par des Canadiens ayant rejoint Tsahal
Canada : un site publie la liste des écoles et synagogues fréquentées par des Canadiens ayant rejoint Tsahal
Le site avait publié en février dernier une base de données recensant 206 Canadiens ayant servi dans l’armée israélienne


Un nouveau site baptisé "GTA to IDF", lancé par le journaliste indépendant Davide Mastracci, relance la controverse au Canada. Après avoir publié en février 2025 une base de données recensant 206 Canadiens ayant servi dans l’armée israélienne, Mastracci diffuse désormais une liste d’institutions juives du Grand Toronto associées à ces anciens soldats. Une initiative que plusieurs organisations dénoncent comme dangereuse, dans un contexte d’antisémitisme croissant.
Le projet vise, selon son auteur, à examiner le rôle que certaines écoles, camps et synagogues du Grand Toronto pourraient jouer dans la promotion d’Israël et de l'armée israélienne. Les institutions retenues devaient être basées dans la région et liées à au moins quatre profils déjà présents dans la base "Find IDF Soldiers" (Trouver des soldats de Tsahal). Au total, sept structures répondent aux critères : Associated Hebrew Schools, Beth Avraham Yoseph of Toronto (BAYT), Bnei Akiva Schools, Camp Moshava Ennismore, Camp Ramah in Canada, Shaarei Shomayim et TannenbaumCHAT.
Toutes sont des institutions juives dont les programmes, messages ou activités affichent un soutien affirmé à Israël. Certaines organisent des voyages éducatifs dans le pays, d’autres invitent régulièrement des soldats à témoigner ou expriment publiquement leur solidarité depuis les attaques du 7 octobre 2023. Pour plusieurs d’entre elles, des dizaines d’anciens élèves ou membres figurent dans la base de données de Mastracci.
Ce dernier affirme que l’intégralité des informations provient de sources publiques, sites institutionnels, publications sur les réseaux sociaux, et qu’il ne cherche en aucun cas à encourager le harcèlement.
Une déclaration que conteste fermement B’nai Brith Canada. Son responsable de la recherche, Austin Parcels, rappelle que les institutions juives canadiennes ont été, ces derniers mois, la cible de fusillades, d’incendies criminels et de dégradations. Selon lui, présenter comme suspect le simple lien entre une organisation juive et Israël constitue un acte d’incitation potentiellement grave : un “catalogue pour des acteurs hostiles”. Il dénonce une démarche qui, dit-il, “transforme un fait élémentaire de l’identité juive en motif de suspicion”.
Malgré les mises en garde, le site demeure en ligne et continue d’alimenter un débat sensible sur la transparence, l’activisme politique et la sécurité des communautés juives au Canada.