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"Je ne conduis pas de Juifs" : une ex-Miss Slovaquie expulsée d’un Uber à Toronto
Uber a annoncé à Miriam Mattova un simple remboursement alors qu'elle réclame le renvoi de la conductrice, des excuses publiques et, si compensation il y a, qu'elle soit versée à "Israel Friends"


Miriam Mattova, mannequin canado-slovaque et Miss Slovaquie en 2012, affirme avoir été mise à la porte d’un Uber à Toronto parce que la conductrice refusait de transporter une personne juive. Elle a relaté l’épisode au Jerusalem Post, aux côtés de son avocat, Howard Levitt.
Les faits remontent au 30 novembre. Miriam Mattova rentrait chez elle lorsqu’une amie lui commande un Uber sur Dundas Street. À peine installée, elle échange en visioconférence avec un ami et évoque un récent voyage en Israël. Soudain, au milieu d’une intersection, la conductrice freine brusquement et lui intime de descendre.
Ne comprenant pas, Miriam Mattova demande des explications. La réponse tombe : la conductrice, une femme musulmane, lui dit qu’elle "ne conduit pas les juifs". Choquée mais lucide, elle quitte le véhicule : "Quand quelqu’un exprime une discrimination aussi claire, il n’y a aucune raison de rester."
Le lendemain, Miriam Mattova et son amie déposent une plainte détaillée via l’application. Mais ce n’est qu’après la publication de l’affaire dans The National Post qu’Uber réagit… pour lui annoncer un simple remboursement. Interrogée sur le statut de la conductrice, la plateforme répond qu’elle ne peut rien dire.
Dans un échange ultérieur, Uber indique seulement avoir "contacté la conductrice". Pas un mot sur l’acte antisémite dénoncé. Pire encore, selon Levitt, Uber a traité l’affaire comme un banal incident d’assurance et s’est contenté de demander si Miriam Mattova avait été blessée physiquement.
L’avocat a adressé une lettre à la société, exigeant qu’une clause explicite sur la non-discrimination soit intégrée aux contrats des chauffeurs. À défaut de réponse, il déposera un recours devant le Tribunal des droits de la personne de l’Ontario.
Depuis qu’elle a partagé son histoire sur Instagram, Miriam Mattova dit recevoir de nombreux témoignages similaires : "Ce n’est pas un cas isolé. Uber ne prend pas la mesure de ce qui se passe réellement." Elle réclame le renvoi de la conductrice, des excuses publiques et, si compensation il y a, que l’argent soit versé à l’association israélienne Israel Friends.
Très marquée, elle relie cet épisode à l’histoire de sa propre famille : sa grand-mère a survécu aux camps nazis. "Cela me rappelle qu’il faut rester vigilant, pour que la haine ne se répète jamais."
Quant à son avenir au Canada, elle avoue douter : "Beaucoup de juifs ont peur et envisagent de partir." Une inquiétude que son avocat juge accentuée par l’inaction des grandes entreprises et des organisations officielles.