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Belgique : le retrait de la police du quartier juif d'Anvers jugé "incompréhensible"
La bourgmestre d’Anvers estimé qu’aucun affaiblissement de la sécurité ne pouvait être envisagé dans un quartier qui demeure une cible potentielle


La décision du gouvernement fédéral belge de retirer, à partir du 1er janvier 2026, les policiers fédéraux affectés à la protection du quartier juif d’Anvers suscite une vive polémique. Annoncée par la bourgmestre de la ville, Els van Doesburg, puis confirmée par le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin, cette mesure intervient dans un contexte sécuritaire jugé toujours sensible par les autorités locales.
Depuis plus d’une décennie, et en particulier depuis 2014, la communauté juive de Belgique évolue sous un niveau de menace élevé. À Anvers, cette situation avait conduit au déploiement de 16 policiers fédéraux, venus renforcer les effectifs de la police locale afin d’assurer la protection des institutions, écoles et lieux de vie juifs. Leur retrait signifierait concrètement la disparition de la moitié du dispositif de sécurité actuellement en place.
La bourgmestre d’Anvers a qualifié cette décision d’"incompréhensible", estimant qu’aucun affaiblissement de la sécurité ne pouvait être envisagé dans un quartier qui demeure une cible potentielle. Elle a rappelé que la protection de la communauté juive ne relève pas uniquement de la responsabilité de la police locale, mais nécessite un engagement coordonné de l’ensemble des niveaux de pouvoir.
Cette annonce intervient alors que les inquiétudes se ravivent à la lumière de l’actualité internationale, notamment après l'attentat visant la communauté juive de Sydney, en Australie. À Anvers, plusieurs voix politiques, dont le parti nationaliste Vlaams Belang, ont récemment appelé à renforcer, et non réduire, les mesures de sécurité autour des sites sensibles.
De son côté, le ministre de l’Intérieur justifie le retrait par la nécessité de ne pas transformer l’intervention de la réserve fédérale en dispositif permanent pour une ville disposant de plus de 2 500 policiers locaux. Il explique que ces agents fédéraux seront redéployés vers Bruxelles, et assure que le niveau de sécurité sera maintenu.
Ces assurances peinent toutefois à convaincre. Aucune solution alternative clairement définie n’a encore été mise en œuvre pour compenser ce retrait, alors que le projet de recours à des militaires pour sécuriser durablement certains sites reste bloqué au sein de la coalition gouvernementale.
Dans un climat marqué par la persistance des menaces antisémites, la réduction annoncée du dispositif sécuritaire est perçue comme un signal politique négatif. Pour de nombreux responsables locaux, le risque n’est pas seulement opérationnel, mais aussi symbolique, dans un quartier où la visibilité des forces de l’ordre est considérée comme un élément clé de dissuasion et de protection.