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"L'absence totale de stratégie d'Israël explique la position européenne", affirme Claude Moniquet
Pour Claude Moniquet, la position européenne ne traduit pas "un rejet d'Israël" ni "une haine d'Israël", mais s'explique par "l'absence totale de stratégie israélienne" et sa "non-visibilité".


Claude Moniquet, expert reconnu en contre-terrorisme et président de l'European Strategic Intelligence and Security Centre, a livré une analyse de la situation au Moyen-Orient lors d'une intervention ce mercredi sur i24NEWS. Interrogé sur les tensions entre l'Union européenne et Israël et sur le dossier nucléaire iranien, l'analyste a pointé du doigt plusieurs facteurs déterminants dans la dégradation des relations diplomatiques.
Concernant le processus entamé par l'Union européenne vis-à-vis d'Israël, le spécialiste estime qu'il demeure "réversible", soulignant que "tout processus politique est réversible à n'importe quel moment". Il note qu'un certain nombre de pays européens, notamment "l'Allemagne, l'Italie, l'Autriche", avancent avec prudence dans ce dossier, sans réel "désir de sanctionner Israël", contrairement à d'autres États comme l'Espagne qui manifestent "une volonté farouche de combattre Israël politiquement".
Pour Claude Moniquet, la position européenne ne traduit pas "un rejet d'Israël" ni "une haine d'Israël", mais s'explique par "l'absence totale de stratégie israélienne" et sa "non-visibilité". "On a l'impression, en Europe, d'être en face d'un gouvernement israélien qui navigue à vue", analyse-t-il, pointant l'incapacité à définir clairement "la position du gouvernement israélien aujourd'hui sur l'avenir des populations arabes de Gaza". Cette "imprévisibilité" et cette politique "illisible", couplées aux "images qui arrivent de Gaza", justifient selon lui les positions européennes actuelles.
L'expert avance également que l'Europe "vit très mal le fait d'être marginalisée voire exclue de tout le processus de discussion" mené par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche, évoquant "une question d'ego du côté européen". Toutefois, il rappelle que même des alliés traditionnels d'Israël comme le Royaume-Uni ou le Canada expriment aujourd'hui leurs réserves : "On ne peut pas soutenir n'importe quoi de n'importe quelle manière."
Sur le dossier iranien, Claude Moniquet s'est montré particulièrement alarmiste face à la déclaration du ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, qui a réaffirmé que "l'enrichissement d'uranium en Iran se poursuivra avec ou sans accord". Pour cet observateur qui suit "les affaires iraniennes" depuis 40 ans, cette position révèle la présence persistante, au sein du pouvoir iranien, d'un "cœur dur" composé d'éléments "extrémistes" et "radicaux" déterminés à "acquérir l'arme atomique".
"C'est totalement inacceptable", a-t-il tranché, rappelant que la question de la nucléarisation de l'Iran est "centrale" non seulement pour Israël, mais aussi pour l'Europe et les États-Unis. Évoquant les manquements iraniens lors de précédents accords, où "les Iraniens se sont copieusement payés la figure de leurs partenaires internationaux en continuant à enrichir", Claude Moniquet voit dans les déclarations actuelles de Téhéran moins une tactique de négociation qu'une confirmation des intentions réelles du régime iranien.