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"Je suis contre le judaïsme, pas seulement contre le sionisme", affirme Ahed Tamimi
"Je continue à considérer les Juifs comme des terroristes. Je ne peux envisager de vivre en paix avec les occupants"


La militante palestinienne Ahed Tamimi a déclaré publiquement être opposée non seulement au sionisme, mais au judaïsme en tant que tel, et dit continuer à considérer les Juifs comme des terroristes.
Ces propos, tenus en juillet dernier et diffusés par l’agence Watan avant d’être traduits par le Middle East Media Research Institute (MEMRI - Institut de recherche sur les médias au Moyen-Orient), marquent une radicalisation assumée de son discours. Ahed Tamimi y rejette explicitement toute idée de paix avec Israël, déclarant qu’elle ne se sent pas représentée par ceux qui prônent la coexistence. Elle affirme avoir atteint un point où, selon ses mots, elle ne peut plus envisager de vivre en paix avec ceux qu’elle qualifie d’"occupants", même dans l’hypothèse où ceux-ci feraient preuve d’humanité.
Dans ces déclarations, Tamimi critique également sévèrement l’Autorité palestinienne, qu’elle décrit comme "le principal obstacle" à la lutte nationale palestinienne. Elle remet en cause jusqu’à l’utilité même de son existence, estimant qu’elle entrave le combat politique et social des Palestiniens. Elle affirme ne se reconnaître que dans la "résistance" et refuse tout dialogue avec des acteurs palestiniens qu’elle accuse de se ranger du côté de leurs "bourreaux".
Figure médiatique du militantisme palestinien, Ahed Tamimi s’est fait connaître internationalement en 2017 après avoir été filmée en train de gifler un soldat israélien lors d’une manifestation dans son village de Nabi Saleh. En mars 2018, elle a été condamnée par un tribunal israélien pour plusieurs chefs d’accusation, dont agression, incitation et entrave à l’action de l’armée. Elle a purgé une peine de huit mois de prison et écopé d’une amende dans le cadre d’un accord judiciaire.
En 2023, elle a de nouveau été arrêtée pour grave incitation à la haine en ligne, notamment pour des appels à la violence contre des soldats israéliens et des habitants juifs de Judée-Samarie. Une publication sur son compte Instagram, largement relayée, appelait explicitement au meurtre de colons et contenait des propos d’une extrême violence, faisant référence à Adolf Hitler.
Ces nouvelles déclarations renforcent l’image d’une militante résolument opposée à toute solution politique négociée et illustrent les fractures profondes qui traversent la société palestinienne autour des stratégies de lutte et de représentation nationale.