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La lauréate du prix Nobel de la paix Narges Mohammadi arrêtée en Iran
Cette interpellation, dénoncée comme « violente » par ses proches et par le Comité Nobel, relance les inquiétudes sur la répression des voix dissidentes en Iran.


La militante iranienne des droits humains Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix 2023, a été arrêtée « violemment » vendredi par les forces de sécurité iraniennes, lors d’une cérémonie commémorative dans la ville de Mashhad, à l’est du pays. L’information a été confirmée par sa famille, son comité de soutien et sa fondation, tandis que le Comité Nobel norvégien a dénoncé une arrestation « brutale » et réclamé sa libération immédiate.
Selon la Fondation Narges Mohammadi, la militante de 53 ans assistait à un hommage rendu à Khosrow Alikordi, avocat décédé la semaine dernière, lorsqu’elle a été interpellée par la police. Son avocate française, Me Chirine Ardakani, ainsi que son mari, Taghi Rahmani, exilé à Paris, ont confirmé les faits à l’AFP. Narges Mohammadi bénéficiait depuis décembre 2024 d’une liberté provisoire pour raisons de santé, après de multiples condamnations et périodes de détention.
Au moins huit autres personnes ont été arrêtées lors de cette cérémonie, dont la militante Sepideh Gholian, ancienne codétenue de Mme Mohammadi. Les autorités locales ont évoqué l’interpellation de « militants politiques » ayant scandé des slogans « contraires aux normes », sans mentionner son nom. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent toutefois la prix Nobel haranguant la foule, tête découverte, appelant à des slogans hostiles au régime.
Son frère, Hamid Mohammadi, a affirmé qu’elle avait été frappée et traînée de force, s’inquiétant de l’impact de cette arrestation sur son état de santé déjà fragile. Des organisations de défense des droits humains dénoncent un climat de répression accrue. Khosrow Alikordi, dont la mort a suscité de nombreuses interrogations, avait défendu des manifestants arrêtés lors du mouvement de protestation de 2022, déclenché par la mort en détention de Mahsa Amini.
Pour les ONG, cette arrestation illustre la volonté des autorités iraniennes de faire taire toute voix dissidente, y compris celles reconnues internationalement.