Sondage : une majorité d’Israéliens opposée à une grâce de Benjamin Netanyahou
56% des sondés estiment également que le gouvernement est "très ou assez corrompu"


Une légère majorité d’Israéliens s’oppose à l’idée d’accorder une grâce présidentielle à Benjamin Netanyahou afin d’interrompre les procédures judiciaires en cours contre lui, révèle un sondage publié mardi par l’Institut israélien pour la démocratie. Selon l’étude, 50% des personnes interrogées rejettent cette option, tandis que 41% y sont favorables.
La question posée portait sur la possibilité pour le président Isaac Herzog d’effacer les poursuites afin de permettre au premier ministre de poursuivre son mandat "sans distraction". Si, globalement, la majorité des citoyens juifs et arabes s’y oppose, les positions varient fortement selon l’orientation politique : 58% des Juifs situés à droite soutiennent une éventuelle grâce, contre seulement 7% des Israéliens de gauche.
Le sondage met également en lumière un profond malaise sur la perception de la corruption au sein du gouvernement. Près de 56% des sondés estiment que la direction du pays est "très ou assez corrompue". Cette opinion traverse la plupart des groupes démographiques, à l’exception notable des Arabes israéliens et des Juifs de droite, dont moins de la moitié partagent ce point de vue.
Interrogés sur la vente d’avions de combat F-35 par les États-Unis à l’Arabie saoudite, les Israéliens affichent des perceptions divergentes : 61% des Israéliens juifs considèrent que cette transaction nuirait à la sécurité du pays, alors que 58% des Arabes israéliens pensent l’inverse. Environ 14% des participants reconnaissent ne pas avoir d’avis sur la question.
L’étude révèle par ailleurs une inquiétude généralisée quant au risque d’escalade militaire. Une large majorité s’attend à une nouvelle confrontation dans un avenir proche. Selon les répondants, le Hezbollah représente la menace la plus probable dans l’année à venir (71%), suivi de l’Iran (69%), du Hamas (53%) et des Houthis (47%).
Une part importante des Israéliens juifs (64%) redoute également une nouvelle intifada en Judée-Samarie, tandis que moins de la moitié des Arabes israéliens partagent cette crainte.
Enfin, 45% des personnes interrogées estiment que les violences commises par certains habitants des implantations juives ne sont pas traitées avec suffisamment de sérieux, un chiffre en hausse par rapport au précédent sondage de juillet, où ils étaient 42%.