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Israël - Syrie : Washington facilite des discussions secrètes pour un accord de sécurité
Israël exige des garanties que ces pourparlers déboucheront sur un accord de paix global et une normalisation des relations, reconnaissant toutefois que "ce n'est pas pour demain"


Dans une évolution diplomatique majeure au Moyen-Orient, l'administration Trump facilite des "discussions préliminaires" entre Israël et la Syrie en vue d'un potentiel accord de sécurité entre ces deux États longtemps ennemis, a rapporté lundi soir le site américain Axios.
Une approche graduelle privilégiée par Washington
Les États-Unis adoptent une stratégie prudente, privilégiant un processus progressif destiné à établir la confiance entre les parties et améliorer leurs relations. Cette démarche s'inscrit dans la continuité de la levée des sanctions américaines contre Damas, décidée pour soutenir la transition politique syrienne sous Ahmed al-Sharaa.
Du côté israélien, les attentes sont cependant plus ambitieuses. Jérusalem exige des garanties que ces pourparlers déboucheront ultimement sur un accord de paix global et une normalisation complète des relations. Toutefois, les responsables israéliens tempèrent ces espoirs, reconnaissant qu'un tel accord "n'est pas pour demain" et nécessitera du temps pour aboutir.
Une stratégie israélienne en plusieurs phases
La vision du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, s'articule autour d'un dispositif multi-étapes avec la Syrie. Ce processus débuterait par une version actualisée de l'accord de désengagement des forces de 1974, pour évoluer progressivement vers un traité de paix complet et une normalisation diplomatique.
Israël, qui contrôle actuellement la zone tampon avec la Syrie depuis la chute du régime Assad, compte utiliser cet atout territorial comme principal levier de négociation en vue d'un accord de paix. Le retrait de ces territoires récemment occupés, y compris le sommet du mont Hermon, pourrait être envisagé dans le cadre d'un processus de paix.
Cependant, le statut du plateau du Golan demeure un point de friction majeur. Israël maintiendra vraisemblablement son exigence de reconnaissance de sa souveraineté sur ce territoire annexé, une position qui pourrait se révéler difficilement acceptable pour Damas.
Des canaux diplomatiques multiples
Les contacts entre les deux pays s'organisent à travers au moins quatre canaux distincts, impliquant des personnalités clés de l'establishment sécuritaire et diplomatique israélien. Ces discussions portent à la fois sur un dialogue stratégique de fond et une coordination opérationnelle quotidienne.
Israël et la Syrie sont en contact direct et ont organisé ces dernières semaines des rencontres face-à-face visant à apaiser les tensions et prévenir les conflits dans la région frontalière, selon plusieurs sources familières du dossier.
Le rôle crucial de l'intermédiaire américain
Les responsables israéliens souhaitent que Washington assume un rôle plus actif de médiateur, estimant que cela donnerait au nouveau gouvernement syrien des incitations plus fortes pour avancer. L'envoyé américain pour la Syrie, Tom Barrack, maintient des contacts réguliers avec les autorités syriennes depuis sa visite en Israël début juin pour explorer l'ouverture de discussions officielles.
"Nous menons des discussions préliminaires très délicates", confie un haut responsable américain. "Les percées diplomatiques ressemblent à l'épluchage d'un oignon - nous procédons couche par couche." Il précise que le président Trump et le secrétaire d'État Marco Rubio soutiennent pleinement cette initiative.
Des pourparlers encore limités
Pour l'instant, ces discussions demeurent circonscrites aux échelons inférieurs de l'administration syrienne, sans impliquer directement le président Ahmed al-Sharaa. Aucune discussion n'a encore été engagée concernant l'organisation d'un sommet entre dirigeants.
Cette initiative s'inscrit dans la stratégie plus large de Trump visant à encourager la Syrie à normaliser ses relations avec Israël, tout en exigeant l'expulsion des militants étrangers, le départ des groupes palestiniens radicaux et l'assistance dans la lutte contre Daesh.
Cette diplomatie discrète pourrait redessiner les équilibres géopolitiques régionaux et ouvrir une nouvelle page dans l'histoire tumultueuse des relations israélo-syriennes.